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Libération
Enquête

Ikea : flicage à tous les étages

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Après l’ouverture d’une enquête préliminaire et les soupçons de surveillance illégale de salariés d’Ikea France, les langues se délient et font apparaître de nouveaux abus.
La fédération des services CFDT a déposé une plainte contre X auprès du parquet de Versailles "pour collecte de données à caractère frauduleux, déloyal ou illicite" au sein de la filiale française du géant suédois du meuble Ikea (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 14 mars 2012 à 0h00

Des salariés, des clients et des prestataires espionnés, deux membres de l’ancienne direction qui s’impliquent personnellement dans la traque d’une cadre en congé maladie… Mais qu’est-ce qui est arrivé à l’entreprise Ikea ? Comment ce symbole du management à la suédoise, qui pendant des années se vantait du bien-être de ses salariés, a pu se transformer en entreprise de flicage interne ? L’affaire est prise très au sérieux par la justice : une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Versailles et le siège de l’entreprise à Plaisir (Yvelines) a été perquisitionné vendredi par la police, ainsi que le domicile de l’ancien responsable de la sécurité.

La direction actuelle, elle, plaide l'ignorance. Stefan Vanoverbeke, le patron d'Ikea France, a reçu, hier après-midi, les syndicats. Il leur a confié qu'il avait «appris l'affaire» en même temps que tout le monde et que la nouvelle lui avait fait l'effet d'une «bombe» tombée «sur la tête». Il a aussi demandé aux salariés ayant des informations de se rapprocher du procureur. Mais Vanoverbeke n'a rien dévoilé de l'enquête, et n'a rien voulu dire sur les trois cadres déjà «mis en disponibilité» suite aux révélations de la presse.

«Choc». Cette communication a minima ne devrait pas suffire à restaurer un climat très tendu au sein de l'entreprise. Depuis quinze jours, le personnel d'Ikea France vit au rythme des révélations. «Pour tout le monde, c'est un choc, rac