C’est l’histoire de dix-sept métaux aux noms obscurs comme le tantale, le sélénium ou encore le cobalt… Appelés «terres rares», ces minerais sont désormais au centre d’une bataille juridico-commerciale planétaire qui se joue à Genève, à l’Organisation mondiale du commerce. C’est là, sur les bords du lac Léman, que l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon ont décidé, hier, de déposer une plainte contre la Chine.
A quoi servent les terres rares ?
Elles ont été baptisées terres rares alors qu’elles existent en abondance un peu partout dans le monde. Mais il faut extraire des tonnes de terre pour obtenir quelques kilos de samarium, de terbium ou d’yttrium. Sans ces particules non ferreuses, pas de batteries pour les voitures hybrides, de téléphones portables, d’écrans plats ou de moteurs à aimants capables d’entraîner des trains à plus de 500 km/h. Ces métaux sont devenus aussi indispensables à notre vie quotidienne que le pétrole.
De quoi la Chine est-elle accusée ?
De fermer le robinet de ses exportations de terres rares alors qu’elle détient 95% de la production mondiale de celles-ci. La tension entre Pékin et le reste du monde ne cesse de monter depuis le début 2000, lorsque la Chine a décidé d’imposer des quotas d’exportations de ces minerais. Depuis, le Japon, dont l’industrie de haute technologie carbure aux terres rares, ne cesse de dénoncer cette politique de raréfaction. D’abord exportatrice, la Chine est devenue, à la faveur de so