Une automobiliste s'arrête devant cette petite station de la rue Saint-Antoine à Paris. Petite station, mais prix géants : en ce vendredi matin, le super 95 est à 1,99 euro le litre.
La jeune femme demande dix litres d'essence mais veut connaître le prix au litre. «1 euro 99, Madame», lui répond l'homme dans son gilet de sécurité orange fluo. «C'est dingue!», s'exclame la cliente. «Je vous donne 20 euros alors!», dit-elle.
Quelques minutes plus tard, un autre client. «C'est vraiment trop cher, dit-il. J'avais besoin d'essence, je me suis arrêté à cette station parce qu'elle était sur mon chemin, je n'avais pas le temps d'aller dans une autre. Mais c'est hallucinant. Ca me pose un vrai problème parce que j'utilise souvent ma voiture».
L'employé de la station a l'habitude. Depuis le début de la semaine, les clients qui s'arrêtent ici râlent tous. Mardi, le super 95 atteignait les 2,02 euros. Ce vendredi, il est redescendu à 1,99 euro. «On est une station indépendante», explique-t-il. «Dans les autres stations comme la nôtre, les prix sont aussi chers. Vous savez, on nous vend l'essence beaucoup plus cher ici que dans les grandes sations».
L'envolée des prix ne semble pourtant pas faire fuir les clients, note-t-il, debout à côté de la pompe. «On a toujours autant de clients, on en a toujours eu d'ailleurs», assure-t-il. «Mais même si l'essence est chère, le patron ne gagne pas des milliards pour autant,