La banque d'affaires Goldman Sachs (GS) est de nouveau montrée du doigt, après que l'un de ses cadres, démissionnaire, a fustigé ses pratiques dans une tribune au vitriol publiée par le New York Times.
Le journaliste Marc Roche (photo ci-contre, DR), correspondant du
Monde
à Londres et auteur d'un livre-enquête sur Goldman Sachs (
la Banque,
Albin Michel), revient sur les causes et conséquences de ce coup de sang.
Il est essentiel de savoir que Greg Smith n'était qu'un cadre moyen, l'un des nombreux vice-directeurs de la banque. En novembre 2011, à l'époque des promotions, il n'est pas passé au rang de «managing director». Après douze ans chez GS, c'était un signe qu'il lui fallait quitter la compagnie. Il y a donc chez lui beaucoup de ressentiment.
Les pratiques dénoncées ne valent-elles que pour Goldman Sachs ?
Toutes les banques d'affaires sont concernées. Mais l'impact de la tribune de Smith montre que GS cristallise toutes les critiques envers la «finance casino» et l'absence de morale dans le secteur financier. Parce que cette banque est la plus puissante, qu'elle a une culture d'entreprise particulière - j'appelle ses salariés les «moines soldats» - et qu'elle a une influence politique inégalée. De plus, elle a été au centre d'une série de scandales