Bloquer les prix de l'essence ? C'est la dernière promesse de François Hollande, jeudi sur France 2 : «Pendant trois mois, je le dis à tous ceux qui nous écoutent, le prix sera bloqué.» Réplique immédiate de Nicolas Sarkozy, en fin connaisseur : «Le degré de populisme et de démagogie est dépassé.»
Le pétrole s’invite dans la campagne présidentielle, sur fond de flambée à la pompe. Il faut la relativiser : si le prix du sans-plomb a bien subi de nouveaux records historiques en fin de semaine dernière (en moyenne 1,62 euro le litre du SP 95, 1,66 euro pour le SP 98), la hausse du gazole, qui représente plus de 80% des ventes d’essence en France, reste un poil en deçà du plafond précédemment percé en 2008 (1,45 euro). Mais il aura suffi qu’un seul distributeur parisien (non pas une station-service, mais un parking près de la Bastille) ose afficher un litre à plus de 2 euros - seuil symbolique prophétisé l’an dernier par le PDG de Total, Christophe de Margerie - pour enflammer les débats.
Bloquer les prix de l'essence n'aurait rien d'hétérodoxe. C'est prévu explicitement dans l'article L.410-2 du code de commerce : en cas de «hausses ou baisses excessives de prix, le gouvernement peut décréter des mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles ou une situation anormale du marché». Ce cadre général paraît coller avec l'envolée actuelle de l'essence : tension en Libye ou en Iran (faisant flamber les cours du pétr