A écouter les propositions politiques face à la flambée des prix à la pompe, on en oublierait presque que le pétrole est une ressource finie, dont la rareté va constituer l'enjeu majeur des temps qui viennent. Qu'aucun des candidats à la présidentielle n'ait rappelé ce préambule témoigne du niveau de cette campagne. «D'une manière générale, l'essence ne peut qu'augmenter dans les années à venir, explique le député écologiste Yves Cochet. Proposer une taxe pour atténuer les effets d'une augmentation du prix du pétrole est un très mauvais signal pour les consommateurs. L'ère du pétrole bon marché est derrière nous.» Le prix de l'essence est donc condamné à augmenter.
Celui-ci s’appuie sur quatre éléments : la marge du distributeur, les taxes (TICPE et TVA) et les prix du pétrole brut, fixés sur les cours mondiaux et sur lesquels nos dirigeants n’ont pas la main. Selon David Fyfe, responsable de la division de l’industrie et des marchés pétroliers à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il est vraisemblable que les prix du baril de brut conventionnel ne redescendront pas sous la barre des 105 dollars d’ici à 2016.
Gloutonnerie. Première raison à cela : le pic de production du pétrole a été atteint en 2006. Dans son rapport annuel de 2010, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) assure que «la production de pétrole brut se stabilisera plus ou moins autour de 68-69 millions de barils par jour à l'horizon 2020, mais ne retrouvera jamai