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Libération

Parier, comme au tiercé, sur le nom du futur président

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publié le 20 mars 2012 à 0h00

Alors, ces sondages ? Ils se sont croisés, ou pas ? Ils vont se recroiser ? Mais dans quel sens ? Ah, mais quels sondages ? De quel institut ? Toutes ces «enquêtes d’opinion» nous plongent dans une profonde perplexité. Première source d’embarras : le secret jalousement gardé sur les techniques de «redressement» qui conduisent chaque institut à corriger les déclarations spontanées des sondés pour en extraire les chiffres qui seront les seuls publiés.

Cette année, la grosse angoisse des instituts, paraît-il, c’est de savoir comment redresser les intentions de vote déclarées pour Marine Le Pen. Pour son père, déjà, on s’en souvient, il y avait eu comme un énorme raté en 2002. Raté que de nombreux électeurs, amers, reprochèrent ensuite aux fameux sondeurs : pourquoi n’avaient-ils pas dit qu’il était possible qu’aucun candidat de gauche ne soit présent au second tour ? Le vote du premier tour en eût été changé, et donc le vote du second, etc. Bon, sur ce coup, ne faut-il pas aussi blâmer ces électeurs qui croient si fort aux sondages que leur vote en est influencé ? Pire, on n’apprend rien : il semblerait que de nombreux votants à la primaire socialiste (pardon pour Jean-Michel Baylet) aient choisi Hollande parce que les sondages le donnaient en meilleure position pour battre Sarkozy, et non par adhésion à son programme. De fait, le principal mystère autour des sondages est d’arriver à comprendre pourquoi tant de ressources y sont consacrées, alors que chacun a pu constater, à de