Directeur général de l'Agence France Trésor, qui gère la dette française, Philippe Mills revient pour Libération sur les conditions de financement de la France et sur les derniers mois de crise.
Le risque d'une nouvelle flambée des taux d'intérêts français est-il définitivement derrière nous ?
Il n'y a jamais eu de «flambée» des taux d'intérêts français, et la France n'est pas passée «au bord du gouffre». Même au moment des plus fortes tensions, fin novembre 2011, les conditions de financement étaient historiquement favorables. Le taux à 10 ans était alors de 3,7%, soit 0,8% en dessous du taux moyen depuis la création de la zone euro jusqu'à 2007. Certes, l'écart entre les taux français et allemands, ou spread, a augmenté à ce moment. Mais c'était moins en raison de la petite hausse française que de la forte baisse côté allemand. Pour 2012, il est très probable que nous nous financions à de meilleures conditions que ne le prévoyait le projet de budget.
Cette situation est-elle durable ?
Elle en a le potentiel, du fait des progrès réalisés au niveau européen et de la réduction continue des déficits publics de la France. Il faut continuer dans cette voie.
L'élection présidentielle peut-elle avoir une influence sur les conditions de financement de la France ?
Les marchés commencent à regarder les programmes des candidats. Ils notent