La pression monte chez Wendel. Alors que le fonds d’investissement publie aujourd’hui ses résultats, quinze de ses cadres et ex-cadres, dont l’ex-patron des patrons Ernest-Antoine Seillière, se battent pour échapper aux foudres du fisc, qui leur réclame environ 240 millions d’euros. Selon nos informations, ils ont été auditionnés jeudi et vendredi à Paris par un comité spécialisé qui constitue leur dernier recours administratif. En cas d’échec, le fisc exigera d’être payé. Une menace qui provoque des sueurs froides en interne.
En cause : «l'opération Solfur», un très lucratif mécanisme d'intéressement mis en place par Seillière qui a permis, en 2007, aux quinze premiers cadres dirigeants de réaliser, aux yeux du fisc, une plus-value de 254 millions. Dont les deux tiers pour le baron, qui préside le conseil de surveillance, et l'ancien patron du groupe, Jean-Bernard Lafonta. Mais le fisc a estimé, fin 2010, que ce montage ultracomplexe avait pour seul but de différer et surtout de minorer l'impôt. Bref, qu'il constituait une «fraude» fiscale nommée «abus de droit». D'où l'ampleur des pénalités (80%)…
«Garantie». Les dirigeants, Seillière et Lafonta en tête, estiment, eux, avoir respecté la loi. Ils ont saisi le comité de l'abus de droit fiscal, qui les a donc auditionnés. S'ils gagnent, la facture devrait s'adoucir. Mais si le comité d'experts juge qu'il y a eu fraude, le fisc lancera sans attendre la mise en recouvrement des 240 millions. Les cadres p