Le pari est risqué. Offrir un cadeau fiscal aux plus riches, tout en retirant des avantages aux retraités, le tout dans un contexte d'austérité sans précédent, il fallait oser. Pourtant, d'un haussement d'épaules, George Osborne a balayé les critiques. Le ministre britannique des Finances a ainsi déclaré : «Mon boulot n'est pas d'écrire les titres des journaux, mais de stimuler l'économie» et d'attirer les investisseurs étrangers. Il réagissait aux réactions plutôt négatives de la presse britannique après la présentation mercredi de son budget 2012-2013.
«Dégoûtante». La plupart des économistes l'ont reconnu, ce budget est finalement plutôt neutre fiscalement. Mais tout est question de symboles. La décision d'abaisser d'ici l'an prochain le taux supérieur d'imposition de 50 à 45% pour les plus riches, ceux qui gagnent plus de 150 000 livres sterling par an (179 500 euros), avec l'objectif de revenir rapidement à un taux de 40%, passe très mal. Le chancelier de l'Echiquier a défendu son choix en arguant que les revenus générés par le taux d'imposition à 50%, introduit en 2010 par le gouvernement travailliste de Gordon Brown, n'avaient pas atteint les 3 milliards de livres (3,6 milliards d'euros) espérés, mais seulement quelques centaines de millions.
En revanche, a-t-il argué, l'augmentation de la taxe sur les achats immobiliers d'un montant de plus de deux millions de livres - annoncée mercredi - et la traque de la «pratique dégoûtante» de l'