L'arroseur est tout arrosé. L'indéboulonnable patron de Publicis qui réclamait il y a quelques mois d'être plus taxé, en assurant que l'ère des rémunérations astronomiques était révolue pour ceux que la vie a gâtés, vient de faire exactement l'inverse de ce qu'il prône. Maurice Lévy, 70 ans, va toucher en 2012 un supplément de 16,3 millions d'euros de rémunération. Il ne s'agit ni d'un «parachute doré» ni d'«une indemnité de départ», précise-t-on au siège du troisième groupe publicitaire mondial.
Fidélité. Pour Publicis, cette somme ne fait qu'honorer un contrat passé : «Une rémunération différée correspond à une part prélevée de sa rémunération depuis 2003 et dont le paiement a été différé - à titre de rétention.» Approuvée en assemblée générale et par la première actionnaire du groupe, Elisabeth Badinter, fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet, elle était soumise à certaines conditions, parmi lesquels des objectifs financiers tenus et l'obligation d'être toujours président du directoire au 31 décembre 2011. Une prime de fidélité donc, mais qui fait tache en pleine campagne électorale. Interrogé, hier, par Challenges, Maurice Lévy a reconnu qu'il s'agissait d'une somme très importante, mais il n'y voit aucune contradiction. «Tout est transparent depuis l'origine. Si j'avais reçu [cette somme] année après année et n'avais pas accepté cette idée de paiement différé à titre de rétention, o