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Libération
Récit

Sept cents salariés vendus à l’encan par Rio Tinto Alcan

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Le géant de l’aluminium pourrait céder quatre de ses cinq usines en France.
publié le 28 mars 2012 à 0h00

L'aluminium français va-t-il sombrer corps et biens avec les derniers restes de Pechiney ? Cet ex-fleuron industriel tricolore avait déjà beaucoup souffert depuis son rachat en 2003 par le Canadien Alcan. Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto, qui a avalé Alcan en 2007, semble déterminé à lui donner le coup de grâce en vendant ou en fermant les dernières usines françaises. Pechiney, «c'est mort et enterré», se désole Henri Morandini, délégué central CGT. La CFDT et les élus locaux y voient même le «démantèlement», voire la «fin» de l'ensemble de la filière en France.

Rio Tinto Alcan (RTA) doit annoncer aujourd’hui aux syndicats à qui elle cède ses trois usines d’alumine et leurs 700 salariés : La Bâthie (Savoie), Beyrède (Hautes-Pyrénées), et surtout Gardanne (Bouches-du-Rhône), fondée en 1893, qui fut la première au monde à fabriquer de l’alumine, ce composé chimique dont on tire l’aluminium. Il y a deux semaines, RTA avait aussi annoncé chercher un repreneur pour Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), l’une des deux dernières usines françaises d’aluminium. Rio Tinto ne conserverait alors plus que celle de Dunkerque. Et probablement pas pour très longtemps…

Pépite. Le géant minier avait déjà revendu à la découpe le gros de l'ex-Pechiney : l'emballage à des Indiens et l'usinage à des financiers américains. En octobre, Rio Tinto a décrété que la fabrication d'aluminium devait désormais cracher exactement les mêmes profits que les min