Les cloches de Pâques sont-elles passées sur le budget de l'Etat ? Une bonne surprise au moins était cachée dans les comptes publics nationaux de 2011, publiés vendredi par l'Insee : le déficit de l'Etat est en baisse, et plus que prévu. Initialement estimé à 5,7%, puis «à 5,4 et peut-être à 5,3%» par Nicolas Sarkozy en janvier, il s'établit finalement à 5,2%.
«Pour la première fois depuis 1945, les dépenses de l'Etat, hors charge de la dette et pensions, ont baissé, s'est félicité François Fillon. Jamais le déficit public de la France n'a autant diminué d'une année sur l'autre». Jamais non plus, il est vrai, il ne s'était aussi brutalement aggravé qu'entre 2008 et 2009, passant de -3,3% à -7,5%.
Le taux d'endettement dépasse les 85%
Les déficits contribuant à faire les dettes, on pouvait s'attendre à ce que les uns et les autres refluent de concert. Or, l'endettement augmente, lui, de 3,5 points : à 85,8% du PIB, il dépasse même la dernière prévision du gouvernement, 84,9%. Paradoxal ? Non, explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE : «Pour la France, c'est à partir de 3% de déficit que le taux de dette par rapport au PIB se stabilise. En-deça, la dette augmente en valeur, mais le PIB augmente plus vite. Au-delà, elle augmente en valeur et par rapport au PIB».
Le ministère du Budget apporte des explications complémentaires. D'une part, «certaines opérations financières réali