Est-ce Pâques avant l’heure sur les comptes publics ? Selon l’Insee, qui les a publiés hier, le déficit de l’Etat baisse plus que prévu. Mais la dette, elle, grimpe toujours.
Quel déficit pour l’Etat ?
Initialement estimé à 5,7 % du PIB, puis «à 5,4 % et peut-être à 5,3 %» par Nicolas Sarkozy en janvier, le déficit s'établit finalement à 5,2 %, contre 7,1 % en 2010. «Pour la première fois depuis 1945, les dépenses de l'Etat, hors charge de la dette et pensions, ont baissé, s'est félicité François Fillon. Jamais le déficit public de la France n'a autant diminué d'une année sur l'autre.» Jamais non plus, il est vrai, il ne s'était aussi brutalement aggravé qu'entre 2008 et 2009, passant de 3,3 % à 7,5 %.
D’où vient la baisse dudéficit ?
Selon le rapport de l’Insee, c’est par l’augmentation des recettes que le déficit a été réduit. Tandis que les dépenses de l’Etat augmentaient de 2,1 % en 2011, les impôts grimpaient de 7,8 %. Le taux global des prélèvements obligatoires atteint désormais 43,8 % du PIB, en hausse de 1,3 point. Avec 44,2 % attendus en 2012, ce taux frôlera le record de 1999 (44,9 %). Un pic à 46 % est même prévu pour 2016, qui serait alors le taux le plus élevé des cinquante dernières années.
Pourquoi la dette augmente-t-elle ?
Les déficits contribuant à faire les dettes, on pouvait s'attendre à ce que les uns et les autres refluent de conserve. Or, l'endettement augmente, lui, de 3,5 poin