Au lendemain de la grève générale qui a jeté dans les rues plus de 800 000 personnes contre la réforme du marché du travail, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy ne vacille pas. A l’issue du Conseil des ministres, la vice-présidente, Soraya Sáenz de Santamaría, a présenté le budget annuel de l’Etat le plus austère de l’histoire de la démocratie espagnole.
Sommé par Bruxelles de ramener le déficit public de 8 à 5,3%, Madrid va effectuer des coupes franches dans les dépenses publiques à hauteur de 27,3 milliards d'euros en 2012. Les mesures drastiques sont à la hauteur de la crise que traverse le pays : une dette publique qui grimpe vertigineusement, une prime de risque se situant bien au-dessus de celle de l'Italie, et un retour à la récession… Le couperet est tombé dans les ministères nationaux, qui devront fonctionner avec un budget revu à la baisse de 16,9%. Le gel des salaires des fonctionnaires est maintenu aussi cette année, avec en outre une augmentation des horaires de travail de deux heures trente par semaine. Enfin, les 17 communautés autonomes (les régions espagnoles, surendettées) ont pour consigne de ramener leur déficit sous la barre des 2% d'ici à la fin de l'année «sous peine de sanctions pénales».
La réduction des dépenses est accompagnée d'une hausse fiscale censée renflouer les caisses à hauteur de 12,3 milliards d'euros. Le gouvernement ne touchera pas à l'IVA (TVA), dont le taux de 4% est un des plus faibles d'Europe. En revanche, les entr