Menu
Libération

Primeurs bordelais : la décrue annoncée des prix des grands crus

Article réservé aux abonnés
publié le 2 avril 2012 à 0h00

Acheteurs du monde entier, critiques, négociants, cavistes et importateurs… Plus de 4 000 professionnels du vin vont se presser cette semaine dans les grandes propriétés du Bordelais pour la dégustation des primeurs. Cinq jours pour goûter le millésime 2011 et décider s'il mérite ou non un achat en avant-première. Cette tradition propre à Bordeaux permet aux 150 ou 200 plus grandes propriétés de vendre leur millésime de l'année avant même que le vin ait atteint sa maturité. «C'est un formidable atout que le monde entier nous envie. Le propriétaire fixe son prix et il est payé rubis sur l'ongle, deux ans avant la livraison», souligne Jean Gautreau, le propriétaire du château Sociando-Mallet (haut-médoc), qui vend la quasi-totalité de sa production en primeur.

Depuis deux ans, le marché s'est emballé et les millésimes 2009 et 2010 ont atteint dans certaines propriétés comme Lafite, Margaux, Petrus ou Ausone, des prix faramineux. Mais ce millésime s'annonce plus difficile avec des vins moyens et plus hétérogènes. La météo, qui a vu s'enchaîner un printemps très sec et un été pluvieux, a demandé beaucoup de travail aux producteurs pour assurer une production de qualité. «Les grands crus qui vendent en primeur ont les moyens de garantir une certaine qualité à leur vin, même lorsque les conditions sont difficiles, avec notamment un tri des grains après les vendanges, explique César Compadre, spécialiste du vin au quotidien Sud Ouest. Malgré cela, ils