Les entreprises dont les dirigeants étaient proches de Nicolas Sarkozy ont-elles particulièrement bénéficié de son arrivée au pouvoir ? Est-ce qu’en retour, ces entreprises connectées au pouvoir n’ont pas été poussées à prendre des décisions économiques facilitant la réélection du président sortant et de sa majorité ? Sur ces sujets, de nombreux faits ponctuels ont été mis en exergue : la suppression de la publicité sur France 2 qui bénéficiait à TF1 et Bouygues ; la reprise providentielle de l’entreprise Lejaby - dont le site principal est situé dans la circonscription du ministre Laurent Wauqiez - par un fournisseur du groupe LVMH de Bernard Arnault, etc.
Au-delà de ces faits évocateurs, mesurer l’impact d’une connexion politique sur une entreprise ou l’effet de la relation privilégiée avec un industriel pour un homme politique est complexe. Imaginons qu’un homme politique se fasse élire sur une plateforme de soutien aux grandes entreprises françaises. Il sera difficile de distinguer, dans son action, ce qui correspond à l’application de son programme, et ce qui relève de l’octroi de faveurs plus ciblées.
Deux articles de recherche, l’un de Marc Sangnier et Renaud Coulomb, l’autre de Francis Kramarz et David Thesmar notamment, proposent une analyse empirique rigoureuse de la valeur associée aux relations privilégiées entre dirigeants politiques et industriels. Marc Sangnier et Renaud Coulomb s’intéressent à l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. Ils classent les plus grandes