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Libération

Amiante : un village réclame justice

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Pollution . Les victimes de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, veulent élargir la procédure lancée en 1996.
publié le 5 avril 2012 à 0h00

Pas moins de 705 dossiers de victimes de l'amiante sont arrivés hier sur le bureau de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy à Paris. Déposés en mains propres par des représentants de l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva), au nom de 115 personnes décédées et 590 malades, toutes contaminées par les activités des usines Valeo-Ferrodo de Condé-sur-Noireau (Calvados). «Notre objectif, a expliqué le vice-président de l'Andeva, François Desriaux, est d'obtenir une saisine globale afin que ces dossiers soient intégrés à la procédure judiciaire en cours et que toutes les victimes soient prises en compte, au-delà de la poignée qui a porté plainte.»

Filature. Aux confins du Calvados et de l'Orne, niché dans la vallée de la Vère, rebaptisée «la vallée de la mort», Condé-sur-Noireau est emblématique des ravages causés par l'amiante. Le matériau cancérigène y a sévi depuis la fin du XIXe siècle, lorsque les ateliers textiles se sont convertis à la filature d'amiante pour les besoins de la marine, puis de l'automobile. En 1927, la société Ferodo s'y installe pour fabriquer des garnitures de freins de voitures, composées d'un mélange de résine et d'amiante. Ferodo devient le premier employeur de la région avec 2 700 salariés dans les années 70, avant d'être rachetée, en 1981, par Valeo. L'équipementier abandonne l'amiante en 1996. Mais la poussière cancérigène a continué à tuer, car la décontamination du site n'a été achevée q