Malgré les monceaux de liquidités déversés depuis plusieurs mois par la Banque centrale européenne pour apaiser la zone euro, voilà la crise des dettes souveraines en Europe qui pointe à nouveau le bout de son nez. Non pas du côté de la Grèce, ni de l’Italie… mais de l’Espagne. La preuve par les marchés financiers qui, de plus en plus méfiants, hésitent à acheter des titres du Trésor espagnol.
L’Espagne est-elle dans le collimateur des marchés ?
Il est des signes annonciateurs de crise qui ne trompent pas. Le marché financier des émissions obligataires en est un. Hier était une journée test pour le gouvernement espagnol de centre droit de Mariano Rajoy. Madrid s’était fixé pour objectif d’emprunter entre 2,5 et 3,5 milliards d’euros, il devra se contenter du bas de la fourchette.
Certes, les investisseurs ont répondu présent à l’appel à souscription obligataire, mais pas en nombre suffisant pour que le niveau des taux reste inchangé. Ils sont ainsi en hausse sur les trois échéances d’emprunts : 2,89% sur trois ans (contre 2,44% précédemment), 4,31% pour les bons à quatre ans (contre 3,37%) et 5,33% pour les obligations à huit ans (contre 5,16% mi-septembre).
Pourquoi ce regain de tension ?
Initialement prévu à 6% du produit intérieur brut, le déficit public de l’Espagne s’est soudainement envolé à 8,51% en 2011. La faute à la récession et ses effets sur les comptes des 17 communautés autonomes, obligeant Madrid à débloquer 35 milliards d’euros po