Le 11 décembre 1999, le pétrolier Erika, battant pavillon maltais, fait route vers l'Italie dans un océan déchaîné. Chargé de près de 31 000 tonnes de fioul lourd, le navire affronte des creux de 6 mètres et des vents de force 8. Le lendemain, à 6 heures du matin, le capitaine lance un SOS : l'Erika est en train de se briser en deux. L'équipage est évacué et, deux heures plus tard, le navire se rompt dans les eaux internationales au sud de la pointe de Penmarc'h (pointe sud du Finistère).
Au moment du naufrage, 7 000 à 10 000 tonnes de fioul s'échappent des cuves. Mais en tout, 20 000 tonnes se déverseront dans l'océan et sur le littoral français. Dans la nuit du 12 au 13 décembre, la partie avant du navire sombre. L'autre partie est remorquée par l'Abeille Flandre pour éviter qu'elle ne dérive vers Belle-Ile. Elle n'atteindra aucun port puisqu'elle sombre, elle aussi, à 10 km de distance du premier morceau. Les deux épaves gisent, depuis, à 120 mètres de profondeur.
Les premières nappes de pétrole arrivent sur les côtes du Finistère le 23 décembre, soit onze jours après l'accident. Vendée, Charente-Maritime, Loire-Atlantique, Finistère, Morbihan : au total, cinq départements déclenchent le plan Polmar-terre. Environ 400 kilomètres de côtes sont souillés par du fioul lourd. Démarre alors un long travail de nettoyage : pour le seul mois de janvier 2000, plus de 10 000 bénévoles se retroussent les manches pour récolter les galettes de fioul, débarbouil