La guerre fiscale entre l'Allemagne et la Suisse est rallumée. Et, côté helvétique, tout est bon pour défendre la poule aux œufs d'or, le fameux secret bancaire. En début de semaine dernière, la justice suisse n'a pas hésité à lancer trois mandats d'arrêt contre des inspecteurs allemands accusés d'avoir espionné des banques helvètes. En réponse, le ministre social-démocrate (SPD) du Bade-Wurtemberg, Nils Schmidt, a fait savoir ce week-end que «l'Allemagne est toujours disposée à acquérir des CD contenant des informations bancaires sur des contribuables allemands ayant caché leur argent en Suisse». La tension est à son comble, puisque les limiers du fisc allemand ont été priés de ne pas poser le pied sur le sol helvétique sous peine de finir derrière les barreaux. De leur côté, plusieurs banques suisses ont strictement interdit à leurs salariés de passer la frontière vers l'Allemagne.
«Caraïbes». La Suisse avait cru pouvoir régler ce différent en signant un accord avec Berlin en septembre. Les banques helvètes y acceptaient d'aider l'Allemagne à lutter contre l'évasion fiscale en prélevant un impôt forfaitaire sur les capitaux allemands placés en Suisse. Sans toutefois révéler le nom de leurs clients et en échange de leur régularisation. Le fisc allemand, lui, renonçait, comme il l'avait fait en 2010, à utiliser des données bancaires volées en Suisse contre les fraudeurs allemands. Mais c'était compter sans les Länder dirigés par les sociaux-démocrate