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Analyse

La crise de la dette revient par l’Espagne

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La crise et ses dégâtsdossier
Alors que Madrid voit ses taux d’emprunt s’envoler, les marchés se détournent des titres européens. La récession engendrée par les plans d’austérité à répétition menace le retour à l’équilibre dans la zone euro.
Lors de la grève du 29 mars à Barcelone. (Photo Gustau Nacarino. Reuters)
publié le 11 avril 2012 à 22h06

Et si la digue était sur le point de se fissurer ? Et si les centaines de milliards d’euros déversés par la Banque centrale européenne (BCE) dans les rouages des établissements financiers du continent étaient désormais moins efficaces ? Au point de raviver la crise des dettes souveraines des pays de la zone euro.

Chômage. Dans les salles de marché des banques et autres fonds d'investissement, la tension est chaque jour un peu plus forte. La preuve par l'Espagne, dont la mise en œuvre des mesures d'austérité ne cesse de fragiliser la capacité du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à atteindre son objectif de déficit public de 5,3% pour cette année. «Mais pas seulement, confie le responsable d'une salle de marché à Paris. De plus en plus d'investisseurs hésitent à acheter des bons du Trésor d'autres pays, comme l'Italie, le Portugal… Tout le monde réalise l'ampleur des plans de rigueur qui ont été décidés un peu partout en Europe.» Une austérité massive qui a déjà fait replonger l'Europe dans la récession. Et a fait bondir le chômage, qui dépasse les niveaux atteints dans la foulée de la chute de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, en 2007.

De plus en plus d'investisseurs réalisent en effet que ces politiques risquent de compromettre le redressement budgétaire de plusieurs Etats, en limitant les recettes publiques. Un problème de plus en plus évident en Espagne. Mais aussi en Grèce bien sûr, ou encore au Portugal, en Italie…