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Réparation automobile : vers la casse des monopoles ?

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L'Autorité de la concurrence s'interroge sur la pertinence du modèle français qui interdit notamment la reproduction des pièces de rechange visibles. Au grand dam des constructeurs.
publié le 11 avril 2012 à 19h23

Comment améliorer le  pouvoir d’achat des ménages ? En réformant le secteur de la réparation automobile, répond l’Autorité de la concurrence.  Le débat public, lancé sur son site jusqu’au 24 mai, fait déjà grincer  les constructeurs automobiles hostiles à la fin de leurs privilèges. Comme celui-ci : leur monopole sur les pièces visibles : ailes, capots, pare-chocs, rétroviseurs... interdits de reproduction au titre du droit des dessins et modèles. Ce marché de la réparation est ouvert  en Allemagne, en Italie, en Espagne et dans une petite dizaine de pays européens, mais fermé en France.

Hier, Etienne Pfister,  rapporteur général adjoint de l’Autorité de la concurrence, a aligné  quelques chiffres, comme autant de bonnes raisons de bousculer le secteur. Les dépenses de réparation et d’entretien des véhicules représentent 37 % des dépenses associées à l’automobile. Loin devant l’achat du véhicule (24 %) et très loin devant la consommation de carburant (7 %). Or, l’évolution des prix  pour ces dépenses a progressé  entre 2000 et 2010 beaucoup plus vite que l’inflation : +28 %. Pour le seul prix des pièces de rechange, la progression est de 13 %, hors inflation, alors que dans tous les grands pays d'Europe, ces prix ont décru (-5 % en Allemagne, -15 % en Italie…).

Une précédente tentative avortée

D'où la question posée tout haut par l'Autorité : faut-il, ou non, suivre l'exemple des pays où la reproduction des pièces est libre ? L'interrogation n'est pas nouvelle. L'été dernier, les députés s'étaient battus auto