Après un relatif répit en début d'année, l'inquiétude reprend du terrain quant à la santé financière de la zone euro. L'aggravation du cas espagnol, notamment, a contribué à la chute des principales places boursières, hier : Paris a perdu plus de 3%, Londres 2,2%, le Dow Jones new-yorkais 1,65%. «Il n'y a pas eu beaucoup d'actualité économique, explique René Defossez, stratégiste chez Natixis. Les investisseurs digèrent encore les mauvaises nouvelles de la semaine dernière.»
Les mauvaises nouvelles en question sont surtout venues de Madrid, dont la dernière émission de dette s'est mal déroulée. Le royaume n'a pu emprunter qu'au minimum de ses objectifs et à des taux en forte hausse par rapport à sa précédente opération. Descendu sous la barre de 4% début mars, les taux espagnols frôlent désormais les 6%, signe d'une méfiance accrue des investisseurs vis-à-vis de la capacité du pays à faire face à ses dettes.
Un pays dans l'impasse
Accablé par un chômage de plus de 20% et des collectivités surendettées, le pays a dû revoir ses ambitions en matière de réduction du déficit budgétaire. Ce dernier, qui se montait à 8,5%, doit atteindre 5,3% cette année, au lieu de la cible initiale de 4,4%. Et il n'est même pas certain que ce nouvel objectif puisse être atteint, vu les mauvaises perspectives pour 2012 : Madrid devrait être en récession ces deux prochaines années, tand