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Libération
TRIBUNE

PME françaises, copions l’Allemagne !

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par Philippe Michelin
publié le 12 avril 2012 à 19h36

Une campagne présidentielle est toujours propice à la réflexion, notamment sur le champ de l’emploi, préoccupation numéro un des Français, à en croire les sondeurs.

Après vingt-quatre ans de management d’une PME dont je suis le fondateur (37 personnes, 4 millions d’euros de CA) il m’a semblé important d’expliquer ce qui se passe dans une petite structure qui tente de se développer dans la situation économique actuelle. Ce qui conditionne le processus de création d’emplois d’une PME est son carnet de commandes. Pour parvenir à une commande, il faut une activité longue et patiente en amont (prospection, réponse à appel d’offres, remontée d’une chaîne de décision, vente, etc.), qui s’appuie sur les produits vendus ou les projets réalisés précédemment par l’entreprise ; d’où le besoin de relations longues avec ses clients. Elles existent en France entre les grandes entreprises elles-mêmes (informellement, à travers les membres de leur conseil d’administration), et entre ces grandes entreprises et les administrations (autour des marchés publics).

Au-delà des problèmes bien réels de financement et de contraintes réglementaires excessives, il y a avant tout des obstacles systémiques au développement des PME en France. C’est là où le bât blesse : contrairement à l’Allemagne, les relations à long terme en France n’existent pratiquement pas entre les grandes entreprises et les PME. Au contraire, en cas de crise, la PME française est la première variable d’ajustement, avant même les sala