Certains laissent des lettres dans lesquelles ils évoquent leur désespoir, leur angoisse d’être submergés par les dettes et de devoir tirer le rideau. D’autres se pendent, se tirent une balle dans la tête, voire s’immolent par le feu en silence. Depuis le début de la crise économique, rien que dans la très industrieuse Vénétie, une cinquantaine d’entrepreneurs et d’artisans se sont ainsi donné la mort, victimes de la crise économique et de l’austérité. Hier, c’est un petit patron de Montecchio Maggiore, près de Vicence qui, sur la place du village, a tenté de se tuer avec un pistolet. Il a pu être emmené à temps à l’hôpital.
Il y a quelques jours, à Rome, le propriétaire d'une PME active dans le secteur de l'aluminium n'a pas eu cette chance. Agé de 59 ans, Mario Frasacco s'est tiré un coup de fusil fatal dans la poitrine alors qu'il connaissait de graves difficultés économiques et avait déjà dû mettre trois employés au chômage technique. «Il avait une dette de 50 000 euros au fisc», a révélé l'un de ses collègues.
La veille, un camionneur indépendant milanais avait été retrouvé dans sa cave, la corde au cou. Devant cette vague de suicides, parents et amis des victimes demandent à l’Etat d’intervenir pour faire pression sur les banques afin qu’elles concèdent davantage de crédits. Mais aussi sur l’administration pour qu’elle paie ses factures dramatiquement en retard, et sur le fisc pour qu’il desserre son étau, alors que le gouvernement Monti mène une traque sans mer