La France prend enfin la vague de l'éolien en mer. Le 6 avril, le gouvernement a attribué par appel d'offres les quatre premiers «champs» offshore du pays. EDF et le groupe danois Dong (lire page suivante) installeront 240 turbines Alstom sur les côtes normandes (Fécamp, Courseulles-sur-Mer) et Atlantique (Saint-Nazaire), tandis qu'Iberdrola et RES planteront 100 éoliennes d'Areva au large de Saint-Brieuc (dans les Côtes-d'Armor). La mise en service est prévue à partir de 2017. La puissance de ces quatre fermes géantes atteindra 1 928 mégawatt (MW), l'équivalent de deux réacteurs nucléaires. De quoi alimenter en électricité plus d'un million de foyers.
Ruée vers l'or. Il était temps. La France, dont les côtes sont vierges de toute turbine, part très en retard. L'Europe compte déjà 4 000 MW d'éoliennes en mer, principalement au Royaume-Uni, au Danemark et en Allemagne. C'est encore vingt fois moins qu'à terre. Mais le marché est en plein boom, dans une ambiance de ruée vers l'or. Selon l'association européenne des industriels du secteur, l'EWEA, les champs concédés ou en construction sur le continent pèsent près de 23 000 MW supplémentaires. Avec, à la clé, 66 milliards d'euros d'investissements d'ici 2020.
Pourquoi un tel engouement ? D'abord parce que les gouvernements n'ont pas le choix s'ils veulent atteindre leurs objectifs de production d'électricité verte (23% en 2020 pour la France). Or, le solaire est très cher et l'éolien terrestre est freiné