C’est une femme en chemisier. 50 ans, le carré peu strict, Nathalie Ducombeau garde toujours son badge Airbus autour du cou. Son charisme ne frappe pas au premier coup d’œil. Ce petit bout de femme ne paye pas de mine. Rien de la dame de fer en tailleur que l’on imagine à un poste à responsabilités comme celui-ci. Pourtant, depuis janvier 2011, elle est directrice des opérations pour l’A350, le tout premier Airbus au fuselage en matériaux composites (comme le 787, son rival de chez Boeing). L’assemblage du premier exemplaire vient de commencer à Toulouse. Le défi technologique est tel que l’appareil a déjà pris un an de retard pour une livraison aujourd’hui prévue en 2014…
Autant dire que Nathalie Ducombeau a la pression. C’est elle qui définit les règles communes dans une dizaine d’usines Airbus en France et en Europe, elle qui supervise et sécurise les livraisons des éléments à la chaîne d’assemblage final, elle encore qui représente 2 700 salariés devant les plus hautes instances de l’avionneur. Un poste hautement stratégique.
Peu autoritaire, Nathalie Ducombeau se décrit comme «volontaire, humaine, dynamique», ce que confirment ses amis. «Mon point fort, c'est un style de management», affirme-t-elle sans ciller. Elle côtoie tout le monde avec aisance, des ingénieurs aux compagnons. Elle crapahute dans les ateliers - «le travail de bureau, très peu pour moi !» -, explique en face à face les enjeux du programme, engage des séances de questions-répo