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L’Argentine veut récupérer son or noir

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Ressources . La présidente Cristina Kirchner entend exproprier l’espagnol Repsol. Madrid est furieux.
par Diane Cambon, Intérim à Madrid
publié le 17 avril 2012 à 22h16

La guerre diplomatique et financière est déclarée entre l’Argentine et l’Espagne. Depuis hier, Madrid promet une rafale de représailles sans précédent contre le gouvernement argentin, qui vient de mettre à la porte du pays le fleuron de son industrie pétrolière : la compagnie Repsol.

Après avoir laissé planer la menace ces derniers mois, la présidente de la République, Cristina Fernández de Kirchner, a annoncé, lundi, l’expropriation de YPF, la filiale de Repsol en Argentine. Il ne s’agit pas d’une étatisation, a-t-elle précisé, mais d’une renationalisation de YPF, qui avait été privatisée dans le passé au profit de la société espagnole.

Facture. La présidente a justifié cette mesure par la baisse de la production, imputable, selon elle, au manque d'investissements de la compagnie ibérique. L'an dernier, le pays naguère exportateur net d'hydrocarbures, a dû importer du pétrole, et payer une lourde facture de 10 milliards de dollars (7,6 milliards d'euros). «Nous sommes le seul pays d'Amérique latine et quasiment du monde à ne pas gérer nos propres ressources naturelles», a-t-elle lancé devant un public conquis par ce relent nationaliste.

«Faux», rétorque-t-on à Madrid. Dans une conférence de presse, qui s'est tenue hier à dans la capitale espagnole, le président de Repsol, Antoni Brufau, est sorti de son habituelle réserve pour défendre ses intérêts. La filiale argentine est l'un de ses investissements coup de cœur : elle représente un tiers d