Au début, il y avait un seul grand méchant loup. En déclarant maladroitement que son «ennemi» était «la finance», propos repris par toute la presse britannique, François Hollande s'était mis à dos la City. Le candidat PS avait bien tenté de limiter les dégâts lors de sa visite à Londres mi-février, expliquant qu'il ne «détestait pas du tout le monde de la finance, mais la finance folle et incontrôlable». En vain.
Et puis, Nicolas Sarkozy s'est lâché à son tour. Fin mars, le dossier sur l'élection française du respectable The Economist, titré «L'avenir de la France : un pays dans le déni», avait dû l'agacer. Le 13 avril, il s'emballait, se livrant à une diatribe contre le Financial Times (FT), qui «estime depuis des années que la solution pour le monde c'est qu'il n'y ait pas de loi. […] Je pense exactement le contraire», avait lancé le président sortant. Cette charge survenait au lendemain d'un article du FT titré «Les promesses non tenues de Sarkozy». Son rédacteur en chef, Lionel Barber, avait froidement répliqué «comprendre bien sûr que M. Sarkozy est en campagne pour une réélection». Avant d'ajouter : «Le FT s'est toujours engagé et continuera de s'engager à couvrir de manière juste et équilibrée les campagnes électorales.»
Bonnet blanc. Un des blogueurs du FT, Joseph Cotterill, avait été moins diplomate, en écrivant : «De toute façon, nous non plus nous ne vous a