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Analyse

Le solaire allemand accuse le coût

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Outre-Rhin, quatre producteurs de panneaux photovoltaïques ont fait faillite en quelques mois. En cause : la baisse brutale des subventions et la concurrence chinoise.
Sur le toit d'une ferme en Bavière, en mars. (Photo Michaela Rehle. Reuters. )
publié le 19 avril 2012 à 21h26

Sven Hennig est effondré. «Nous devons garder espoir, mais, à vrai dire, je n'y crois plus», avoue le chef du comité d'entreprise de First Solar. Mardi, la maison mère, basée aux Etats-Unis, annonçait la fermeture, prévue le 31 octobre, des deux sitesde production allemands du groupe, situés à Francfort-sur-l'Oder, à la frontière polonaise. Pour les 1 200 salariés, la nouvelle est d'autant plus incompréhensible que First Solar venait d'ouvrir, en novembre, son second site de production dans la région, engloutissant 47 millions d'euros d'aides publiques.

First Solar, surtout, est le quatrième producteur de panneaux solaires à faire faillite ou à se retirer du marché allemand en quelques mois. Avant lui, Ben-Q (ex-numéro 1 mondial), Solar Millennium et Solon avaient mis la clé sous la porte, faisant douter de la capacité de l'Allemagne à miser sur les énergies renouvelables, à l'heure où le pays tourne le dos au nucléaire.

Pour Mike Ahearn, le patron du groupe américain First Solar, la chute du solaire allemand est due à la concurrence bon marché en provenance de Chine. Et à la volte-face de la politique énergétique du gouvernement allemand.

Fin mars, le Bundestag adoptait en effet une réduction conséquente des coûteuses subventions jusqu’alors accordées aux producteurs d’énergie solaire. Elles seront désormais comprises entre 13,5 et 19,5 centimes au kilowatt heure reversé au réseau, contre 17,9 et 24,4 centimes jusqu’à maintenant.

Zénith.