Plus l'échéance du 6 mai approche, plus les grands patrons se bousculent dans l'antichambre du candidat PS à la présidentielle. Depuis fin mars et l'avalanche de sondages donnant François Hollande vainqueur au second tour, les manœuvres d'approches se font plus pressantes. «C'est vrai, mon agenda est plein. Ils prennent rendez-vous avec moi en tant que président de l'Autorité des marchés financiers, mais il est rare que la conversation s'arrête là», sourit Jean-Pierre Jouyet, ami intime du candidat socialiste. Assumant son rôle improvisé de petit messager, le président de l'AMF reçoit sans discontinuer, depuis plusieurs semaines, ceux qui remisent leurs convictions personnelles libérales ou conservatrices pour se faire ambassadeur de leur entreprise. Un canal amical qu'empruntent volontiers les grands patrons dont la proximité affichée avec Nicolas Sarkozy - les Henri Proglio (EDF), Henri de Castries (Axa), Claude Bébéar, François-Henri Pinault… - rend difficile tout contact direct avec son compétiteur.
Même s’il n’apparaît pas officiellement dans l’équipe de campagne du candidat socialiste, c’est à André Martinez, ancien responsable d’Accor, qu’il incombe de «traiter» les grandes entreprises. De leur côté, et cette fois au grand jour, Michel Destot (député-maire de Grenoble) et Alain Rousset (président de l’Association des régions de France) sont chargés de joue