«De l'inquiétude ? Pas vraiment, résume un courtier. Disons que tout le monde va observer de près la façon dont François Hollande gère les turbulences européennes s'il est élu.» Malgré les prévisions catastrophistes de François Fillon, Wall Street ne semble guère s'affoler face à la perspective d'un président socialiste en France. Ici comme ailleurs, les investisseurs continuent néanmoins de garder un œil attentif sur la crise de l'euro et sur le rôle que pourrait jouer l'éventuel nouveau locataire de l'Elysée sur la situation économique en Europe.
Etiquette. «Certes, on connaît les projets affichés par M. Hollande de changer le rôle de la BCE ou de renégocier le Pacte de stabilité budgétaire, mais la réalité est que sa marge de manœuvre sera très faible, assure David Gilmore, un analyste à Foreign Exchange Analytics, spécialisée dans les marchés européens et asiatiques. S'il est élu, il sera contraint d'être pragmatique, et je vois mal comment il pourrait tout d'un coup remettre en cause tout ce qui a été fait depuis des mois.»
Pour les banquiers d'affaires américains, l'étiquette socialiste, pourtant brandie par les candidats républicains à la Maison Blanche contre Obama, ne porte plus de stigma particulier. «Certains, de ce côté-ci de l'Atlantique, continuent peut-être à dénoncer la rhétorique socialiste mais, à moins que Hollande ne décide soudain de quitter la zone euro, les marchés ne vont pas trembler aussi facile