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Madrid délivre l’austérité sur ordonnance

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La crise et ses dégâtsdossier
Espagne . Le gouvernement conservateur a adopté vendredi un plan d’économies de 10 milliards. Premiers visés : les retraités malades.
par Diane Cambon, Correspondance à Madrid
publié le 20 avril 2012 à 22h36

La santé et l’éducation sont les dernières victimes de la rigueur espagnole. Lors du Conseil des ministres de vendredi, la vice-présidente Soroya Sáenz de Santamaria a ratifié l’adoption d’un nouveau train de mesures censées ramener le déficit public de 8% à 5,3% à la fin de l’année, comme l’exige Bruxelles. Un objectif quasiment impossible à atteindre, selon le Fonds monétaire international, qui parle, au mieux, de 5% fin 2013.

«Acquis sociaux». Alors que de plus en plus de voix s'élèvent, parmi la classe politique et les économistes, contre ces plans d'austérité qui enlisent le pays dans la récession, Madrid persiste dans cette voie. L'une des obsessions du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est d'éviter une intervention de la troïka (Commission européenne, BCE et FMI). Du coup, la majorité n'hésite plus à tailler dans les «bijoux de famille». Aux 27,3 milliards d'euros d'économies approuvés lors de la présentation du budget, fin mars, les conservateurs ont ajouté une autre réduction des dépenses de sept milliards d'euros dans la santé, et de trois milliards dans l'éducation.

Ce coup de ciseaux supplémentaire a aussitôt suscité l'indignation. L'ensemble des députés de l'opposition ont déposé, hier, un amendement pour rejeter le budget 2012, considérant qu'il contribue «au démantèlement de la société espagnole». «C'est la fin des acquis sociaux, on ne se laissera pas faire», a déclaré le dirigeant de l'Union générale pour les trav