Poussée du vote Le Pen en France, chute du gouvernement néerlandais, forte contraction de l'activité dans la zone euro en avril, tous les paramètres sont réunis pour une remontée de la tension sur les marchés. Preuve du regain d'inquiétude sur le front de la crise, tant l'Italie que l'Espagne ont encaissé hier une forte hausse des taux d'intérêt sur leurs emprunts d'Etat. Après un lundi noir sur toutes les places européennes, la petite remontée des indices boursiers, hier, tenait plus de la reprise technique que du rebond durable. «Il faut s'attendre à ce que les nuages qui assombrissent le marché ne se dissipent pas de sitôt», prédit à Francfort Christian Schmidt, «stratégiste actions» de la banque Helaba.
«Fragilité». Premier facteur d'inquiétude pour les investisseurs, «la reprise n'est toujours pas là», pointe Clemente de Lucia, analyste à la BNP. Et, sans croissance, la réduction de la dette et des déficits budgétaires va de plus en plus tenir de la mission impossible. A Madrid, le ministre du Budget, Cristobal Montoro, a reconnu hier que l'Espagne traverse «un moment d'extrême fragilité». Alors que le gouvernement Rajoy a soumis au Parlement un budget 2012 d'une rigueur historique, les marchés doutent clairement de la capacité de l'Espagne à rapporter son déficit de 8,5% à 5,3%du PIB cette année. Lundi a en effet été annoncée la mauvaise nouvelle que l'Espagne, sortie début 2010 de la récession, y était retombée en mars, avec