Deux spécialistes de la banque, Georges Pauget, ancien patron du Crédit Agricole et Emmanuel Constans, président du Comité consultatif du secteur financier, ont planché, à la demande de Bercy, sur l’avenir des moyens de paiements. Leur rapport, dont les conclusions ont circulé avant qu’il ne soit remis à Bercy, préconise la fin du chèque, avec comme première étape la division par deux de leur nombre d’ici à 2017. Maxime Chipoy, spécialiste des moyens de paiement à l’UFC-Que choisir, réagit.
Les retraits d’espèces dans les distributeurs et le traitement des chèques coûtent 1,4 milliard d’euros aux banques, argumente le rapport. Vrai ou faux ?
Nous n’avons pas été associés à ce travail et n’avons pas lu le rapport. Il est vrai que la France est un gros consommateur de chèques (autour de 51 par an), devant le Portugal (35) et le Royaume-Uni (20). Mais quand les banques soulignent le coût du chèque, elles ne prennent pas en compte les recettes qu’elles tirent de la non-rémunération des comptes à vue. Et quand elles insistent sur le coût des retraits aux distributeurs, elles oublient de dire que de plus en plus de banques facturent les retraits à partir d’un certain nombre. Nos études soulignent a contrario que la gestion des moyens de paiement est largement bénéficiaire pour le secteur.
Le chèque n’est-il pas archaïque à l’heure d’Internet et de la montée en puissance de la carte bancaire ?
Si les chèques et les retraits d’espèces indisposent les banquiers, c’est parce qu’ils sont gratuits. C’est aussi parce qu’ils permettent des échanges monétaires directs entre individus. Les espèces sont de surcroît le seul moyen de paiement non tracé. Dans notre société, nous avons besoin d’anonymat.
Le rapport prône également plus de sécurité pour les paiements sur Internet…
C’est une bonne chose. Dans l’étude que nous veno