«Ah Libé, Libé, Libé… Rue de Solférino, ils n’ont plus besoin d’imprimer des tracts, Libération, ça suffit. […] A l’intérieur, il y a des mensonges sur l’emploi, c’est du jamais vu. Un million de chômeurs en plus… Ils reprennent l’argumentation du parti socialiste.»
Dans la charge tous azimuts de la majorité contre la presse, visiblement orchestrée à l'Elysée depuis quelques jours, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a choisi Libération, et notamment la double page (6 et 7) d'hier relatant le bilan du quinquennat sur l'emploi. Et où Libération aurait écrit des «mensonges». Ce qui, en réalité, n'a pas plu au ministre, c'est le «million de chômeurs en plus» en cinq ans. Contacté, son entourage ne conteste pas le chiffre, mais estime qu'il faut s'en tenir aux demandeurs d'emploi recensés dans la catégorie A, qui regroupe ceux n'ayant exercé aucune activité, et qui ne sont «que» 730 000 en plus à s'être inscrits à Pôle Emploi depuis mai 2007. Bref, que nous devrions relayer les chiffres qui siéent à la rue de Grenelle. Pourquoi Libération choisit-il de faire part, également, des catégories B et C (ceux ayant exercé une activité réduite), et de juger que c'est l'ensemble ABC qui est le plus pertinent ? Car ces trois catégories, à la différence des suivantes (D et E), ont en commun de regrouper des demandeurs d'emploi contraints de faire ce que l'on appelle des «actes positifs de recherche d'emploi». Et que leur so