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Libération
TRIBUNE

Nous allons surmonter la crise de l’euro

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par Maxime LEFEBVRE, Directeur des relations internationales à l’ENA et professeur à Sciences-Po
publié le 25 avril 2012 à 19h06

Quand on visite la petite île d’Egine au large d’Athènes, on tombe sur une charmante colline couverte de chapelles orthodoxes : Paleohora. Ce sont les restes du village où les habitants de l’île s’étaient repliés au Haut Moyen Age, au temps où la mer Egée était infestée de pirates, en abandonnant la cité antique construite sur le littoral.

La Méditerranée avait été sous l’Empire romain une mer pacifique, espace d’échanges régulé par l’ordre public. Elle est devenue ensuite, pour de longs siècles, une zone de non-droit, avant de redevenir un lieu d’échanges ballotté au gré des périodes de guerre et de paix.

Aujourd’hui, il y a toujours des pirates (au large des côtes somaliennes, par exemple), il y a des pirates de la finance, il y a des activités criminelles en tout genre (2 000 milliards de dollars, plus de 3% du PIB mondial, selon l’ONU). Mais il y a aussi la paix internationale, l’impossibilité de la guerre entre les puissances (à cause de la dissuasion nucléaire), l’interdépendance croissante de l’économie mondiale (la «mondialisation»), la circulation instantanée de l’information entre des points qui ne pouvaient autrefois communiquer qu’à des semaines de distance, le poids croissant des enjeux communs en particulier sur les questions d’environnement. Notre planète est à la fois plus peuplée (7 milliards d’habitants) et plus unifiée qu’elle ne l’a jamais été.

Certes, une catastrophe dans la civilisation et la mondialisation est toujours possible. Elle aurait pu se produire