«Il y a un an jour pour jour, un homme lançait un appel silencieux. Nous avons entendu son message, celui d'un être humain consumé par son travail.» Un an après la mort de Rémy Louvradoux, le salarié de France Télécom qui s'était immolé par le feu devant les bureaux de son entreprise à Mérignac, sa famille et son comité de soutien appelaient à un rassemblement hier pour lui «rendre hommage», mais aussi pour rappeler que «le travail tue encore aujourd'hui.»
Une petite centaine de personnes, des amis de la famille, des salariés de France Télécom-Orange et des représentants d'autres entreprises, se sont réunies à quelques mètres de l'endroit où avait été retrouvé le corps sans vie de Rémy Louvradoux. Sa femme Hélène, très émue, a été la première à prendre la parole pour dire qu'elle «attend toujours des réponses à [ses] questions» sur la mort de son mari. C'est dans ce but que la famille a déposé plainte pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui, à la fin de l'année dernière. Un juge d'instruction a été saisi du dossier en février. Raphaël, le fils de Rémy Louvradoux, s'est depuis un an investi dans le combat contre la souffrance au travail pour, explique-t-il, «briser le cercle et enrayer la machine.» «Les séminaires de gestion du stress se multiplient, c'est vrai. Mais repeindre la guillotine ne l'empêche pas de couper des têtes», assène l'homme de 23 ans.
Dans le public, certains acquiescent. Brigitte,