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Analyse

L’Espagne coule mais ne se rend pas

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Malgré des indicateurs économiques catastrophiques, le gouvernement nie avoir besoin de l’aide de l’UE.
Lors d’une grève générale à Barcelone. (Photo Gustau Nacarino. REUTERS)
publié le 27 avril 2012 à 21h16

L'Espagne va-t-elle suivre le chemin de la Grèce ? La quatrième économie du continent - dont le défaut serait certainement fatal à l'avenir de l'euro - est au cœur de toutes les préoccupations et suscite des prévisions apocalyptiques. Jeudi, l'agence de notation Standard & Poor's a sonné l'alarme, en abaissant de deux points la note du pays, BBB+, à seulement trois crans du junk bond. Motifs évoqués : une conjoncture déplorable, un déficit public plus élevé que prévu (8,5% au lieu de 6%) et la conviction que les banques, loin d'être assainies et sans liquidités, réclameront à terme de nouvelles aides publiques.

Les indicateurs économiques alimentent le pessimisme ambiant. Ce lundi, l’Espagne va officialiser son retour en récession, comme en 2009, et s’enfoncer dans une spirale négative qui, d’après la prestigieuse Funcas (Fondation des caisses d’épargne), devrait se poursuivre au moins jusqu’en 2013. Vendredi était confirmé un nouveau dérapage du chômage à 24,4%, et les 5,6 millions de sans-emploi pourraient être 6 millions d’ici la fin de l’année. En parallèle, l’Ibex 35 (le Cac 40 local) ne cesse de dégringoler, et la prime de risque bat tous les records.

Austérité. Face aux inquiétudes, le chef du gouvernement conservateur bombe le torse : «Nous sommes dans une passe très difficile, a reconnu Mariano Rajoy, mais nous allons nous en sortir ; nous renouerons avec la croissance en 2013.» Son ministre de l'Economie, Luis de Guindos, u