La croissance américaine n’a été que de 2,2% au premier trimestre, contre 3% au dernier trimestre 2011, selon les chiffres provisoires publiés vendredi par le gouvernement. Sur l’année 2012, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit 2,1% de croissance pour les Etats-Unis. La Réserve fédérale tablant, elle, sur 2,4 à 2,9%.
Êtes-vous déçu par ce nouvel indice, moins bon qu’escompté ?
Pas trop. Il confirme que les Etats-Unis sont sur un rythme de hausse compris entre 2 et 2,5%, ce n’est pas mauvais. Au dernier trimestre 2011, les entreprises avaient beaucoup investi pour profiter de dégrèvements fiscaux avant la fin de l’année. Cela explique le ralentissement des investissements au premier trimestre. Il y a plusieurs raisons de penser que la croissance américaine est sur une trajectoire plus solide qu’auparavant. La consommation des ménages a été très forte depuis janvier. On arrive à la fin de la correction sur le marché immobilier. Les entreprises licencient moins. Et les ménages se désendettent. A long terme, le fait que le gouvernement américain réduise ses dépenses est aussi une bonne chose, même si cela pèse actuellement sur la croissance.
Quelles sont les principales menaces pour l’économie ?
L'incertitude politique. D'ici à la fin de l'année, nous allons vers un «gouffre budgétaire» de 500 milliards de dollars [377 milliards d'euros, ndlr]. C'est le montant des allégements d'impôts et des programmes de dépenses qui doivent expirer fin 2012. Si ces mesures ne sont pas reconduites, cela entraînerait un recul de 3% du PIB, autant dire le retour en récession. Je ne pense pas