Le programme de François Hollande n'enthousiasme pas le patronat. Mais nombre de PDG éprouveraient un certain soulagement si Nicolas Sarkozy quittait l'Elysée. Ces grands patrons ne lui reprochent pas sa politique, mais sa manière de se mêler de leurs affaires quand il s'agit d'arranger les siennes. En période électorale, les restructurations, alors même qu'elles sont connues et avalisées par le gouvernement, ont été l'occasion de saynètes peu du goût du patronat. Convocations à l'Elysée, hurlements au téléphone, mauvaise foi… «Il ne peut pas s'empêcher d'intervenir à tort et à travers. Mais ça ne fait pas une politique industrielle», soupire un dirigeant du CAC 40. Entre SeaFrance, Lejaby ou Neo Sécurité, la présidentielle a été une caricature de l'activisme du chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy est dans son rôle en défendant l'emploi. Mais les cadors du CAC goûtent peu d'être humiliés pour des raisons «électoralistes», parfois fort éloignées des problèmes de fond. «Sarkozy fait du spectacle. C'est un théâtre un peu dérisoire et tout à fait pathétique», juge un PDG. Ni lui ni ses pairs ne se font beaucoup d'illusions sur l'attitude d'un éventuel locataire socialiste à l'Elysée. «On va avoir un mois de pause, et les interventions vont repartir.» Mais l'espoir est bien là que François Hollande, s'il est élu, gérera les dossiers chauds de manière plus calme. Et surtout plus rationnelle. Retour sur quelques gros clash du quinquennat.