Menu
Libération
Enquête

Affaire Kerviel : les coupes sur mesure de la Société générale

Article réservé aux abonnés
A l’approche de son procès en appel, l’ex-trader accuse la banque d’avoir tronqué les enregistrements qu’elle a fournis à la justice il y a quatre ans.
publié le 4 mai 2012 à 22h16

Une instruction d'un an et demi, vingt jours de procès et de multiples articles… on croyait tout savoir de l'affaire Kerviel. Et on se trompait : alors que le procès en appel de l'ex-trader doit débuter le 4 juin, de nouveaux mystères apparaissent. Me David Koubbi, qui se charge depuis quelques semaines de sa défense, vient d'exhumer des documents inédits montrant que la banque a joué un rôle beaucoup plus trouble dans cette affaire qu'elle ne veut bien l'avouer. Ces découvertes ont conduit le trader à déposer deux plaintes : l'une pour «escroquerie au jugement», l'autre pour «faux et usage de faux». La banque a répondu par une plainte pour «dénonciation calomnieuse», déposée le 30 avril, mais qui ne vise que la première plainte de Kerviel.

Scellés. Aussi incroyable que cela paraisse, ces nouveaux éléments étaient dans les mains de la justice depuis le début de l'enquête. Simplement, ils n'ont jamais été exploités : la police les avait placés sous scellés en 2008 et personne n'y a touché pendant quatre ans. Pas même Renaud Van Ruymbeke, le juge en charge de l'instruction, alors que Jérôme Kerviel lui en avait fait plusieurs fois la demande. Me Koubbi, lui, a eu plus de chance avec la présidente de la cour d'appel. Celle-ci a accepté de lever des scellés, permettant de mettre au jour plusieurs perles.

Ainsi des enregistrements effectués les 18 et 19 janvier 2008, lorsque Kerviel est interrogé par sa hiérarchie. D