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Récit

Airbus encaisse les coûts de l’A380

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Conçu pour devenir une vache à lait, le très gros-porteur voit sa rentabilité sans cesse repoussée. Dernière avarie en date, les microfissures sur les ailes coûteront 105 millions d’euros.
publié le 7 mai 2012 à 21h37

Une sombre malédiction plane-t-elle au-dessus de l'A380 ? Après une longue série de déboires techniques et industriels, c'est désormais l'affaire des microfissures découvertes fin janvier sur les ailes qui plombe le géant des airs. L'incident n'a pas d'impact sur la sécurité. Mais Airbus va devoir réparer une centaine d'avions (dont les 72 en service) pour 105 millions d'euros. Qatar Airways vient de retarder plusieurs livraisons «jusqu'à ce que la lumière soit faite», et d'autres compagnies devraient suivre. Et Airbus a été forcé de ralentir la cadence de production à l'usine de Toulouse, comme l'a révélé Latribune.fr.

Résultat : la date à laquelle Airbus cessera de vendre ses A380 à perte a été repoussée d’un an. La sortie du premier avion rentable est désormais fixée vers début 2015… sept ans après la livraison du premier exemplaire, fin 2007. Les microfissures ont achevé de transformer l’A380, pourtant loué pour son confort et sa sobriété, en gouffre financier. A tel point que nul ne sait s’il sera un jour bénéficiaire.

L'A380 a d'abord été victime d'un gros pêché d'orgueil. Lors du lancement du programme, en 2000, les actionnaires d'EADS, maison mère de l'avionneur, exigent un retour sur investissement doré sur tranche, de 20% par an. «Du coup, on a mis les chiffres nécessaires pour y parvenir», se souvient un ancien dirigeant d'Airbus. Le business plan original de l'A380, que Libération s'est procuré, est d'un optimisme décoiffant. Le