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Interview

Pigasse : «Il faut une action audacieuse sur le pouvoir d’achat»

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Matthieu Pigasse, directeur de la banque Lazard, analyse les enjeux économiques qui attendent François Hollande.
(Photo Frédéric Stucin pour Libération)
publié le 8 mai 2012 à 21h16

Ancien des cabinets ministériels de Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius à Bercy, Matthieu Pigasse est aujourd'hui directeur général délégué de la banque d'affaires Lazard en France et son vice-président pour l'Europe. Il est par ailleurs propriétaire des Inrockuptibles et coactionnaire du quotidien le Monde. Conseiller de plusieurs gouvernements, notamment de la Grèce et de l'Argentine, sur la restructuration des dettes souveraines, il décrit la situation économique de l'Europe et de la France à la veille de l'entrée en fonction de François Hollande, et préconise «d'aller le plus vite possible» dans la mise en place des réformes.

Lors du débat télévisé entre les deux tours de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy vous a explicitement cité comme faisant partie des contribuables bénéficiant du bouclier fiscal. Cette attaque vous a-t-elle surpris ?

Non, car ce n'est pas nouveau. Ces dernières années j'ai subi des pressions de Nicolas Sarkozy ou de ses conseillers. Longtemps, elles n'ont pas été publiques. Mais, durant la campagne, elles se sont exprimées directement. Il y a ce qui relève du réel : l'ex-président m'en a beaucoup voulu d'avoir dit, en 2009, «Nicolas Sarkozy peut être battu à condition d'être combattu», CQFD d'ailleurs. Il y a eu aussi les critiques que j'ai exprimées sur la lenteur, l'improvisation et l'inadaptation des politiques retenues depuis le début de la crise de la zone euro. Et puis il y a ce qui relève du fantasme : mon rôle supposé sur la ligne des journaux que je contrôle ou cocontrôle. Tout cela a conduit à un amalgame très illustratif de ce qu'a été cette présidence : la stigmatisation de ce qui déplaît.

Qu’en est-il alors de votre situation fiscale ?

Ce qu'a déclaré Nic