La bombe Dexia va-t-elle de nouveau exploser, cette fois-ci à la face de François Hollande ? Alors que le groupe franco-belge tenait hier son assemblée générale et annonçait des résultats trimestriels peu encourageants (une perte de 431 millions d'euros), le Monde a révélé que Pierre Moscovici, ex-directeur de campagne du candidat socialiste, a rencontré mardi l'actuel secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca, pour discuter de la situation de l'établissement financier en cours de démantèlement.
En jeu, plusieurs dossiers sensibles. D'abord la succession de Pierre Mariani, actuel PDG de Dexia, et proche de Sarkozy. L'Etat belge plaidait pour un départ rapide, et son remplacement par le flamand Karel de Boeck, ancien directeur général de Fortis. A priori, un accord a été trouvé. Hier, Jean-Luc Dehaene, président de Dexia, a indiqué au cours de l'AG que lui et Mariani allaient partir «au plus tard le 30 juin 2012», tandis que de Boeck était élu administrateur, préalablement à sa nomination.
Deuxième enjeu, une nouvelle aide financière apportée par les Etats belge et français. Selon le gouverneur de la Banque centrale belge, Luc Coene, une dégradation de la situation de Dexia est possible et rendrait nécessaire une nouvelle recapitalisation. En 2008, 6,4 milliards d’euros avaient déjà été apportés, et selon certains analystes, le groupe aurait besoin d’une somme équivalente pour ne pas risquer une faillite désastreuse pour le système financier.
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