Signe que l’élection de François Hollande rebat les cartes en Europe, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, n’a pas attendu son installation à l’Elysée pour faire un saut, dès hier, à Paris, au QG de campagne du socialiste. Avant même sa première rencontre avec la chancelière allemande, probablement le 16 mai, le nouveau chef de l’Etat français rencontrera aussi aujourd’hui le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. Sur fond de chaos politique grec et de vacillement du système bancaire espagnol, la crise économique et financière de la zone euro s’impose à toute vitesse, tout en haut de l’agenda de François Hollande.
En prévenant que la France ne ratifierait pas en l’état le traité d’union budgétaire signé en mars par 25 des 27 Etats membres, le successeur de Sarkozy s’est aussi érigé en épicentre du débat : comment relancer la croissance et redonner un peu d’espoir dans un projet communautaire devenu synonyme d’austérité et de chômage ? Le point sur les sujets au cœur de la négociation.
Que faire du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) ?
Hollande a d'abord semé l'émoi et la consternation en axant sa campagne sur la promesse d'une «renégociation» du traité de discipline budgétaire conclu au printemps par les pays de l'UE (à l'exception du Royaume-Uni et de la République tchèque), et déjà ratifié par trois pays (Grèce, Portugal et Slovénie). Aujourd'hui, la peur d'un «détricota