Menu
Libération

L’agence de sécurité alimentaire a repris du conflit d’intérêts

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mai 2012 à 22h16

Depuis plus de quatre ans, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) ferme les yeux. Mais, cette fois, le conflit d’intérêts a éclaté au grand jour. Et la présidente du conseil d’administration de l’AESA, la Hongroise Diana Banati, qui a rejoint l’International Life Science Institute (Ilsi), (lobby des grands industriels de l’agroalimentaire, de la chimie et des biotechnologies), a dû démissionner.

L'Ilsi, qui assure donner des conseils scientifiques indépendants, est la bête noire des ONG. Elles l'accusent d'être surtout attentif aux intérêts de ses membres (Monsanto, Syngenta, BASF, Unilever, Bayer, Nestlé, PepsiCo). L'Organisation mondiale de la santé l'a d'ailleurs retiré en 2006 de sa liste des structures «partenaires». Diana Banati va désormais être la directrice exécutive de la branche Europe de l'Ilsi. Quant à l'AESA, elle considère que «ses nouvelles responsabilités ne sont pas compatibles avec son rôle» au sein de l'organisation…

Cette affaire vient écorner un peu plus l’image d’une autorité européenne régulièrement critiquée pour sa perméabilité au lobby agro-alimentaire, particulièrement en matière d’organismes génétiquement modifiés. L’AESA, qui doit donner son avis sur toutes les demandes d’autorisation de culture et de commercialisation des OGM dans l’UE, n’a, en effet, jamais opposé un refus.

Diana Banati n'en est pas à ses premiers flirts avec l'Ilsi. En 2010, lors de la réélection de la lobbyiste au sein de l'autorité européenne, l'eurodép