Ce sont des mails, des rendez-vous et des coups de fil qui auraient dû rester secrets. Dans le cadre de l'enquête menée suite à la fausse affaire d'espionnage chez Renault, la justice a découvert des pièces montrant que le groupe n'a cessé de vouloir convaincre l'Elysée, la DCRI (le contre-espionnage) et la justice de l'existence d'un complot industriel mené par la Chine pendant toute la durée de l'affaire. Les agendas et les mails écrits entre janvier et mars 2011 ont été saisis, notamment sur les ordinateurs et téléphones de l'ex-directeur juridique de Renault, Christian Husson, et de Laurence Dors, ancienne secrétaire générale du groupe. «L'organisation a complètement changé depuis avril 2011 pour être plus coordonnée, nous a indiqué Renault hier. Et éviter les défauts d'information envers l'extérieur.»
Rendez-vous à la DCRI, puis à l’Elysée
Les agendas électroniques de Laurence Dors sont très précis. On sait ainsi que le 6 janvier, soit trois jours après la mise à pied des trois cadres faussement accusés d'espionnage, une «délégation est reçue à l'Elysée». La secrétaire générale est présente, ainsi que Rémi Pagnie (le chef du service de sécurité interne) et Christian Husson. C'est Bernard Bajolet, chargé de coordonner les services de renseignement français, qui les reçoit. Quatre jours plus tard, la même délégation se rend à la DCRI pour rencontrer son patron, Bernard Squarcini. «La délégation s'est rendue à la DCRI sur conse