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Libération
Reportage

Fralib : l’Elephant ne compte pas se laisser chasser de Gémenos

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La justice examine aujourd’hui la demande du fabricant de thé et d’infusions d’expulser les salariés qui occupent l’usine pour empêcher sa fermeture.
publié le 14 mai 2012 à 22h06

Cet après-midi, pendant que l’on parlera encore de Fralib devant la justice, Pierrette (58 ans) restera dans l’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône), occupée depuis vendredi. On fabriquait ici, pour le groupe Unilever, les thés et infusions de la marque L’Eléphant. Mais l’activité a cessé, le groupe veut désormais démonter les machines, vider l’usine. Vendredi, à l’aube, une soixantaine de salariés et de syndicalistes sont arrivés dans des voitures et des camionnettes, pour reprendre possession des lieux.

Coopérative. La direction de Fralib demande leur expulsion immédiate lors d'une audience en référé qui se tient cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Marseille. Elle dénonce l'intervention d'un «commando cagoulé». De leur côté, les syndicalistes accusent le groupe de déménager en urgence l'usine, «pour ne pas laisser au nouveau gouvernement le temps de tenir les promesses qu'il a faites pendant la campagne». Ils défendent un projet alternatif, veulent reprendre l'activité à leur compte, sous forme coopérative, espèrent que le gouvernement va les aider, comme promis.

Cela fait trois ans que le groupe néerlandais Unilever, propriétaire de Fralib, a engagé les premières procédures pour délocaliser son activité de Gémenos vers la Belgique et la Pologne. Deux premiers plans sociaux ont été cassés par la justice, les propositions de reclassement étant aberrantes. Exemple : Pierrette, qui travaille pour le groupe depuis trente-huit ans (